Brest // Rue de Penfeld \\

Accueil > Avenir > Faut-il avoir peur du vide ?

Edito d’un cahier de la revue des ingénieurs et architectes suisses

Faut-il avoir peur du vide ?

Cahier de l’ASPAN-SO No. 3 - 5 novembre 1997 - 15e année

samedi 1er novembre 2003

Il y a cinq ans, nous diffusions déjà un article sur les friches industrielles constatées à la suite de la crise horlogère et dans le cadre de restructurations de nature plus technologique qu’économique. Aujourd’hui, le phénomène s’est généralisé, étendu à l’ensemble de l’Europe. Il s’est caractérisé par l’accumulation de surfaces de plancher vides dépassant de très loin ce qu’on pourrait simplement qualifier de passager. Parallèlement, les causes que l’on souhaitait au départ d’origine purement structurelle se sont confirmées et renforcées par leur caractère conjoncturel et global.

200’000 m2 de planchers vides à Genève, 300’000 m2 dans le canton de Vaud,

pour ne citer que ces deux chiffres, nous paraissent d’autant plus désertés que, simultanément, des zones industrielles sont légalisées, des permis de construire sont accordés, des bâtiments construits. Ce constat de délocalisation nous amène à émettre l’hypothèse que les anciens locaux, si bien localisés et si peu chers soient-ils, ne répondent plus aux besoins des entreprises de demain.

Faut-il s’en effrayer ? L’explication comme quoi les anciens locaux ne présentent plus les qualités requises par les entreprises modernes est-elle satisfaisante ? N’y a-t-il pas d’autres raisons qui viendraient inférer dans notre raisonnement ?

Je me suis laissé souffler que peut-être les nouveaux chevaliers d’entreprises ne tiennent pas - par superstition - à occuper la scène d’un théâtre qui aurait fait faillite.
Peut-être ... mais toujours est-il que ces locaux vides sont bien là. Ils se déqualifient peu à peu jusqu’à devenir ce qu’il est convenu d’appeler une friche, avec les attributs qu’on leur concède : délabrement, ruine, retour à l’état de nature.

Cette image me fait penser qu’une friche est aussi une jachère, c’est-à-dire un espace en repos, une surface en attente, pour ne pas dire en transformation. Or, en agriculture, une jachère sert précisément à la régénération du sol pour le fertiliser après quelque temps au profit d’autres cultures.

Comme vous pourrez le lire, la plupart des articles récoltés pour ce cahier vont effectivement dans ce sens : impropres à recevoir des activités d’un registre identique, ces surfaces pourraient devenir, à la longue, les supports d’autres activités : lofts, logements, musées, espaces culturels, lieux de spectacles, endroits de créativité...
Dès lors, pour conforter notre imagination comme instrument d’une telle mutation, convient-il de ne pas trop craindre le vide.

Edito du cahier de l’Anvar par M. Jaques

Au SOMMAIRE

- LA GESTION DU BATI VIDE

Le joker des friches industrielles (A. Babey)
Des bâtiments qui se vident (Jacques Vicari)
Plus de 300’000 m2 de surface de planchers vides à Genève (B. Beurret)
Etat des lieux dans l’agglomération d’Yverdon-les-Bains (A. Rouyer)
Des objectifs et des actions (Th. Chanard)
Squatter : définitions (L. Moutinot)

- COMPTE-RENDU

Espaces publics, de la norme à la charte (M. Jaques)

Un message, un commentaire ?

Forum sur abonnement

Pour participer à ce forum, vous devez vous enregistrer au préalable. Merci d’indiquer ci-dessous l’identifiant personnel qui vous a été fourni. Si vous n’êtes pas enregistré, vous devez vous inscrire.

Connexions’inscriremot de passe oublié ?